• Dans la mesure où j'estime qu'il est préférable de juger l'œuvre d'un auteur sur son entièreté, j'ai décidé de faire mes chroniques sur des séries que j'aurai terminées ou des tomes uniques exclusivement. Par conséquent, il risque d'y avoir énormément de spoilers alors je vous alerte tout de suite sur ce point : ne lisez pas mes avis sans avoir terminer le livre ou la série en question car je traiterai chacun d'entre eux dans leur intégralité et donc globalité.

    Aujourd'hui, je m'attaque à la dernière série que j'ai lue et adorée : les Chroniques Lunaires ! Ces livres sont la meilleure découverte que j'ai pu faire depuis HUNGER GAMES et, sans mentir, passé le premier tome, je n'ai tout simplement pas pu me défaire des personnages et de cette histoire. L'auteure a su créer un univers tellement accrocheur, tellement complet avec des personnages si vrais et authentiques que mes autres lectures, entre chaque sortie de tomes des Chroniques Lunaires, m'ont presque parue fades. Et pourtant, j'ai longtemps hésité à commencer le premier tome car, je l'avoue, j'ai acheté CINDER sur un coup de tête, flashant sur la couverture, sans même lire le résumé. Puis, après coup, le résumé ne me tentait pas. Tellement pas que j'ai attendu un an avant de le lire. Oui, j'ai mis un an avant de commencerCINDER ! Et je l'ai commencé un peu par hasard, en retombant dessus. Bref.

    En général, je suis une grande fan des contes revisités. Parce que j'adore les contes de fées et comme je ne peux pas lire cinquante fois la même histoire, avoir des « adaptations » me réjouie toujours. J'aime énormément les dystopies également, ce qui est souvent l'inverse d'un conte. Alors, les deux mis ensemble, ça ne pouvait que me plaire. J'avais un peu de réticence qu'en au côté un peu trop science fiction qui ne me plaît souvent pas. Il se trouve que dans les Chroniques Lunaires, même s'il est bien présent, on apprend assez vite à faire avec et il s'adapte bien à l'histoire, s'incruste même dedans au point qu'on l'oublierai presque.

    Chaque tome suit un personnage. Le premier tome ne laisse pas trop de place au suspense, du moins jusqu'à la fin. Il nous permet simplement de découvrir l'univers, le monde et le personnage de Cinder, notre héroïne. Et quelle héroïne ! Hormis le fait qu'elle ne soit pas complètement humaine mais cyborg (à 36,28%, pour être précis), c'est une technicienne de génie, la meilleure de son pays. J'ai adoré son personnage, sa simplicité, son humanité, ses valeurs. Loin des stéréotypes d'héroïne de young adult, Cinder est quand même la seule jeune fille de Néo-Beijing à ne pas craquer sur le prince Kaito – ou Kai, pour les intimes. Pendant qu'on y est, parlons du prince. J'avoue l'avoir trouvé un peu insignifiant dans le premier tome. Pas assez développé, disons. J'ai un peu eu l'impression qu'il était là parce qu'il fallait un prince. Heureusement, par la suite, il devient plus présent, et est même souvent au premier plan. Quant à la méchante de l'histoire, Lévana, reine de la Lune, pays en pas-tout-à-fait-guerre avec la Terre, elle ne nous donne qu'un bref aperçu de son pouvoir et de ces capacité dans le premier tome. Mais on sait d'avance qu'on va la détester jusqu'au plus haut point !

    Ce que j'ai apprécié particulièrement dans ce premier tome, c'est qu'on ne tombe pas immédiatement dans une histoire d'amour niaise. En réalité, la relation Kai-Cinder est d'abord basée sur de l'amitié et du respect mutuel et ce pendant un très long moment. Bien sûr, on se doute de la tourne romantique que vont prendre les événements mais on ne nous plonge pas tout de suite la tête dedans avec des sentiments sortis de nulle part. Et la fin, cette fin est juste extraordinaire. S'il y a certains aspects que j'avais déjà captés, certaines révélations qui n'en étaient finalement pas, le dernier chapitre de ce premier tome ne m'a donné qu'une envie : me jeter sur la suite !

    Et j'ai trouvé la suite encore meilleure ! Si CINDER m'avait aguiché, SCARLET m'a convaincu. En tant que personnage, en tant que tome, en tant que suite de l'histoire. Franchement, quand j'ai commencé SCARLET – et vu le suspense qui régnait à la fin de CINDER –, j'ai été un peu déçue de ne pas retrouver tout de suite mon amie Cinder, mon héroïne adorée dont j'avais hâte de connaître la suite des aventures et qui n'apparaît pourtant pas dans les trois premiers chapitres de SCARLET. Au lieu de ça, je me suis retrouvée face à Scarlet, une jeune française qui mène une vie paisible dans sa petite ferme reculée en France. Quoique pas si paisible que ça, vous vous en douté.

    Si j'étais un peu en colère au début de voir débarquer Scarlet à la place de Cinder dans l'univers des Chroniques Lunaires, découvrir cette jolie rousse m'a fait changer d'avis. À l'inverse, après, c'est quand l'histoire se recentrait sur Cinder que je rouspétais. J'ai tellement accroché avec le personnage de Scarlet, tellement adoré son tempérament de feu, son franc-parlé, son dévouement, son honnêteté, sa langue bien pendue et son amour inconditionnel pour sa grand-mère disparue qu'elle recherche depuis des jours. Vous l'aurez sans doute compris, Scarlet incarne le personnage du Petit Chaperon Rouge – un de mes conte favori, soit dit en passant, ce qui a sans aucun doute joué en la faveur de SCARLET. De plus, me rendre compte au fil des pages que Scarlet et Cinder étaient étroitement liées l'une à l'autre sans même le savoir m'a coupé de souffle. Voilà enfin les retournements inattendus que j'espérais ! Quant au personnage de Loup, que dire ? Il est complexe, intriguant, intimidant, effrayant, tout ce que j'aime chez un grand méchant. Scarlet, qui est loin d'être une imbécile, se rend compte du problème assez rapidement et réagit exactement comme je l'aurai fait à sa place, ce qui m'a fait d'autant plus apprécier son personnage et de me reconnaître un peu plus en elle.

    J'ai vraiment adoré ce deuxième tome, plus même que le premier. J'ai aimé retrouver Cinder, découvrir Throne, un personnage des plus hilarant que j'ai d'abord détesté puis tellement adoré. Scarlet a été mon personnage coup de cœur, tout comme Loup malgré qu'il m'est laissé méfiante pendant un très long moment – et même après la fin de ma lecture. Les rebondissements sont prenants, haletants, saisissants. La suite s'annonçait pleine d'aventures et de mésaventures.

    En ce qui concerne le troisième tome, je ne pense pas être très objective car c'est de loin celui que j'ai le moins apprécié. La faute au personnage de Cress, notre nouvelle héroïne qui m'a fortement déplu. J'ai absolument détesté cette héroïne. Mais vraiment. Je l'ai trouvé tellement niaise, rêveuse, trop fleur bleue, naïve et dégoulinante de mièvreries au possible. J'ai haï ce personnage de jeune fille en détresse qu'elle se plaisait à être, qui était à l'origine de très gros problèmes concernant mes héros adorés. Mais heureusement pour moi, à son opposé se trouve Throne, le Capitaine Throne qui brise les illusions de la petite Cress qui attend patiemment son parfait prince charmant et croit l'avoir trouvé dans le personnage de Throne – qui est un bandit, à l'exacte opposé d'un prince charmant.

    Les événements de ce troisième tome n'étaient pas non plus à la hauteur de mes attentes. J'ai trouvé l'action assez plate, moins de rebondissements que dans SCARLET ou CINDER, sauf à la fin. Tous les passages avec Cress m'ont profondément ennuyée au point où je voulais presque sauter les chapitres qui lui étaient consacrés. D'un côté, heureusement que je ne l'ai pas fait car ils sont remplis de petits détails importants concernant la reine Lévana et ses gardes, Cress en faisant partie en quelque sorte.

    Une chose m'a brisé le cœur : Loup. J'ai été tellement attristée par ce qui lui arrivait. J'espérais sincèrement qu'un bonheur proche pourrait lui arriver. CRESS a, en un sens, confirmé qu'il était mon personnage préféré de la série. Je l'ai trouvé tellement touchant, tellement profond et sincère dans sa façon d'aimer Scarlet que ses mauvaises actions étaient presque oubliées.

    Dans WINTER, l'ultime tome de la série, la révolution de la princesse Sélène est en marche. Cinder et ses alliés sont en route pour Artemisia pour que la jeune cyborg puisse réclamer le trône qui lui revient de droit et mettre fin au règne tyrannique de sa tante, la reine Lévana.

    Hormis l'action qu'on retrouve là où elle a été laissé dans CRESS, un nouveau personnage capital vient accaparer l'attention de l'histoire : Winter, belle-fille de Lévana. J'étais un peu sceptique quant à en apprendre plus à propos de cette nouvelle princesse lunaire, seulement brièvement évoquée dans les autres tomes. J'avoue que j'avais peur d'être déçue par ce nouveau personnage féminin, comme je l'ai été par Cress. D'autant plus que je n'aime pas Blanche Neige, ni en tant que conte, ni en tant qu'héroïne. Mais heureusement, Winter s'avère être un des personnage les plus attachants de l'histoire, prête à tout, même à ruiner sa santé mentale et physique pour protéger ceux qu'elle aime. Elle est d'une fragilité et d'une sensibilité véritables qui ne la rendent pas niaise, bien au contraire. Pour moi, elle possède les atouts d'une vraie reine, compassion et générosité, bien plus faite pour le trône que Lévana et même encore plus que Cinder. Winter aime son peuple et il le lui rend bien. Dès le début, j'ai su que sa dévotion à la Lune et à ses habitants était le meilleur avantage de Cinder pour renverser Lévana.

    Ce nouveau personnage féminin s'accompagne, comme à chaque tome, d'un personnage masculin : Jacin, garde royal. De tous les personnages masculins des Chroniques Lunaires, c'est sans doute celui que j'ai le moins apprécié. Bien sûr, il est loyal à Winter ; évidemment, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour la protéger, même s'il doit aller à l'encontre de la révolution lunaire. C'est sûrement ce qui m'a empêchée de l'aimer à sa juste valeur. Savoir qu'il était capable de trahir Cinder et ses alliés à n'importe quel moment pour sauver Winter m'a fait douter des ses bonnes intentions du début à la fin du tome (et des tomes précédents, d'ailleurs, où il apparaissait déjà). Impossible de le considérer comme un ami ou un allié, je ne savais pas sur quel pied danser avec lui et ma méfiance à son encontre ne m'a jamais lâchée.

    En ce qui concerne les péripéties de ce tome, elles m'ont laissée en haleine à chaque page. Je m'attendais à ce que Lévana se batte, qu'elle défende son titre de reine jusqu'au bout. Mais là, vraiment, j'ai eu peur pour Cinder, pour Loup, pour Scarlet et tous les autres. Je voyais déjà la fin affreuse qui se profilait à l'horizon. À chaque fois qu'ils semblaient s'en sortir, Lévana semblait avoir un coup d'avance sur eux et contrecarrer leurs plans. À chaque nouvelle mort, à chaque nouveau blessé, je tremblais de peur à l'idée de voir disparaître Cinder et tout espoir de fin heureuse. C'est sûrement aussi à cause de cette impression de fin tragique que la clôture de cette saga m'a un peu déçue. J'ai finalement trouvé cette fin trop heureuse, trop « conte de fée », pas assez dystopique, qui tâche un peu avec cette histoire. Bien sûr, il y a des morts, des blessés physiques, des âmes détruites et des personnages brisés mais rien « d'irréparable ». Et comme les « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants » ne sont pas les fins que j'apprécie le plus, j'avoue que le dernier chapitre de WINTER a été une petite déception.

    En revanche, d'autres points m'ont plu. Notamment l'évolution des personnages. Cress, probablement la meilleure surprise de ce tome, qui passe de petite femme fragile à véritable héroïne. J'ai été ravie de découvrir une vraie guerrière. Scarlet, qui reste égal à elle-même dans certains aspects de sa personnalité et change sur d'autres pour le bonheur de Loup. Cinder qui passe de révolutionnaire à reine en devenir, qui s'affirme, qui n'a plus honte ou peur de ce qu'elle est. 

    Dans SOMETHINGS OLD, SOMETHING NEW, l'épilogue des Chroniques Lunaires et présent dans STARS ABOVE (pour l'instant non traduit en français), on retrouve une fin digne des plus grands contes de fées édulcorés dont j'aurai préféré me passer. Parce que oui, je n'aime pas les fins heureuses. Non, en faite, ce que je n'aime pas, ce sont les fins trop heureuses qui ne collent pas avec l'univers des dytopies. Mais, d'un autre côté, j'étais ravie de voir que mes héros ne s'étaient pas battu en vain.

    De plus, l'auteure a écrit de nombreuses nouvelles autour des Chroniques Lunaires, nous apportant des précisions sur l'histoire passée de certains personnages pour nous permettre de mieux apprendre à les connaître et de s'attacher encore plus à eux. C'est notamment le cas deLEVANA qui, même si elle n'a pas une grande importance pour l'histoire, nous en apprend plus sur la méchante reine de la Lune.

    Pour en revenir à sa globalité, la série des Chroniques Lunaires est vraiment une très belle découverte. À tel point que je relirai sans doute les livres. Je me suis énormément attaché à certains personnages, trop peut-être. J'étais déchirée quand il arrivait malheur à mes héros favoris et savoir que la série est maintenant terminée, que je ne suivrais plus jamais les péripéties de Cinder et ses amis me laisse un petit pincement au cœur. L'univers créé par Marissa Meyer va vraiment me manquer. Comme à chaque fois que je referme un très bon livre ou que je termine un excellente série, j'ai l'impression de ne pas en avoir eu assez. Il va me falloir un petit temps pour me remettre d'une telle aventure !


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